
Enquête de conjoncture - 1er semestre 2022
Hausse des prix : l’inquiétude des chefs d’entreprises bretons
La CCI Bretagne a interrogé plus de 42.000 dirigeants bretons du 14 au 27 juin dernier dans le cadre de son enquête semestrielle, afin de faire remonter la perception des dirigeants sur la situation économique actuelle.
Face aux difficultés qui s’accumulent, 60,6% des chefs d’entreprises bretons ayant répondu à l’enquête sont affectés dans le développement ou la pérennité de leur entreprise.
La hausse des prix des matières premières,
produits, de l’énergie et des transports
est la source principale de préoccupation,
et est citée par 82% des dirigeants touchés
par des difficultés.
Les pénuries de matières premières ou
de marchandises déjà une des conséquences
marquées de la crise sanitaire Covid-19,
ont été accentuées par la conflit russo-
ukrainien et touchent de nombreux produits.
Le premier semestre 2022 montre des premiers signes de ralentissement avec les indicateurs de chiffres d’affaires et de rentabilité en baisse (respectivement -4,6 points et -13,1 points de solde d’opinion*).
L’activité des secteurs de l’industrie et de la construction est perturbée par les pénuries de matières premières, les retards de livraison et les difficultés de recrutement. Le secteur du commerce est touché par la hausse des prix des fournisseurs, des coûts de l’énergie et du transport, mais aussi par la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs, une partie de la hausse des coûts leur étant répercutée. De plus, la crise sanitaire Covid-19 a fait évoluer les comportements d’achats des consommateurs (augmentation du e-commerce), et la fréquentation des commerces s’en retrouve diminuée. Le secteur des services est le seul secteur qui maintient le niveau de ses indicateurs, moins directement impacté par la hausse des prix.
Les perspectives pour le second semestre 2022 s’assombrissent, avec la guerre en Ukraine qui semble s’inscrire dans la durée.
Concernant les prévisions pour les 6 prochains mois, les chefs d’entreprises sont plutôt pessimistes, avec des indicateurs en baisse.
De ce fait l’indicateur de rentabilité continue sa décroissance, fragilisant fortement les entreprises. Les investissements et l’emploi, jusqu’à présent peu touchés, devrait l’être davantage en fin d’année quel que soit le secteur d’activité à l’exclusion du secteur des services.
Les difficultés générées par la hausse des charges mettent en péril le modèle économique des entreprises, ce qui devrait se traduire par une volonté et une capacité moindre d’investissement, ainsi que par la réduction de la masse salariale dans certaines entreprises.
Les entreprises identifient des leviers pour répondre à leurs difficultés
Plusieurs mesures sont envisagées par les chefs d’entreprises, montrant leur capacité à s’adapter. La recherche de nouveaux contrats ou clients est citée par 52% des entreprises concernées par des difficultés. Pour répondre aux besoins de réassort en matières premières ou produits, 36% de ces entreprises envisagent de rechercher de nouveaux fournisseurs ou de substituer certains produits plus facilement disponibles ou moins couteux. Par ailleurs travailler sur les problématiques RH (27%) et renforcer l’innovation dans l’entreprise (19%) sont deux axes intégrés dans les solutions à envisager.
Au-delà des actions propres à l’entreprise, les dirigeants insistent aussi sur la nécessité d’être
accompagnés par les pouvoirs publics grâce à des aides spécifiques à la hausse des prix
(56% des entreprises confrontées à des difficultés citent ce levier), au renforcement du bouclier tarifaire (30%) ou encore par un accompagnement sur la rationalisation de la consommation de l’énergie (9%).
Pour connaître le détail de l’étude de conjoncture, rendez-vous ici !
Contact presse : anne-sophie.onillon@bretagne.cci.fr